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Élève-Maître II est la suite du projet d’enregistrement Élève-Maître (2022-2023). Avec ce projet, Musea Brugge a fait un grand pas en avant dans l’enregistrement et la diffusion numérique de la sous-collection Académie de Bruges. Via la page de collection en ligne, 874 dessins de figures réalisés par des élèves de l’Académie entre 1757 et 1892 ont été rendus accessibles à tous. Élève-Maître II s’appuie sur ces résultats fantastiques.
Pour de nombreux artistes, l’Académie de Bruges s’est avérée être un tremplin vers une formation ou une carrière internationale. Les élèves de grands maîtres se sont rendus dans des lieux tels que Paris et Rome—les centres artistiques incontournables de l’époque—pour se perfectionner en tant qu’artistes. Ils sont devenus à leur tour des maîtres, qui ont inspiré d’autres élèves à franchir le pas vers l’étranger.
Le parcours artistique de Joseph-Benoît Suvée (1743-1807) en est l’exemple par excellence. Cette star de l’école néoclassique brugeoise a fait carrière à Paris et à Rome. Il est ainsi devenu un modèle éclatant pour ses concitoyens ambitieux. D’anciens élèves de l’Académie se sont regroupés autour de lui. Joseph Denis Odevaere (1775-1830), par exemple, a étudié dans l’atelier parisien de Suvée. Plus tard, il a séjourné en tant que lauréat du Prix de Rome à l'Académie de France à Rome, où Suvée était directeur.
Avec Élève-Maître II, nous souhaitons accomplir beaucoup de choses entre 2024 et 2026. D’une part, nous menons des recherches approfondies sur l’Académie de Bruges et ses étudiants. L’accent est mis sur la formation de réseaux entre artistes brugeois et sur la comparaison des pratiques pédagogiques académiques dans une perspective internationale. Pour cela, nous entreprenons notre propre Grand Tour : nous suivons les traces de ces Brugeois jusqu’à Rome.
D’autre part, nous organisons des activités publiques pour différents publics afin de partager les connaissances acquises sur les pratiques pédagogiques de l’Académie de Bruges. Par exemple, sous forme de conférences ou de cours de dessin dans nos musées.
Dans le cadre du projet Élève-Maître II, nous organisons les 30 septembre et 1er octobre 2025 le congrès de deux jours intitulé '(Re)searching connections' à l’Academia Belgica à Rome. Ce congrès offre une plateforme aux chercheurs pour partager des idées et des perspectives sur les réseaux internationaux d’artistes actifs entre 1750 et 1914. Des villes comme Paris et Rome n’attiraient pas seulement les Brugeois: des artistes du monde entier ont établi des contacts précieux à l'étranger. Au cours du congrès, nous examinerons ce phénomène et échangerons des idées avec d'autres experts.
Quel outil numérique est le plus adapté pour cartographier les réseaux d’artistes dans le cadre d’« Élève-Maître II » ? Ce n’est pas une question facile. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité le regard neuf des étudiants du programme de Graduat en gestion de l'information de l’Arteveldehogeschool. Aujourd’hui, de nombreux outils existent pour structurer et visualiser de grandes quantités de données de recherche, ce qui rend le choix de l'outil adéquat essentiel. Facilité d’utilisation, durabilité, compatibilité avec d’autres systèmes… de nombreux critères doivent être pris en compte. C’est là que l’aide des étudiants s’est avérée précieuse.
Lors d’une journée d’introduction, ils ont découvert le fonctionnement de Musea Brugge. Dans un exercice basé sur des sources historiques, ils ont eux-mêmes tracé un réseau social d’élèves et de maîtres. Forts de cette inspiration, ils se sont attelés à notre question à l'automne 2024, sous la supervision de leur professeur. Ils ont étudié les systèmes de gestion des données existants, comparé les fonctionnalités et analysé les avantages et les inconvénients. Le rapport final qui en résulte nous guide dans l’élaboration d’un modèle de données adapté. C’est une avancée majeure pour notre projet de recherche, et nous tenons particulièrement à les remercier pour cette contribution. À suivre…
Grâce à la poursuite de l’inventaire de notre sous-collection académique, quelque 350 études de figures supplémentaires sont désormais accessibles en ligne sur la page de collection de Musea Brugge. Chaque étude a été enregistrée avec précision, en accordant une attention particulière au sujet, aux annotations et à l’état de conservation. Pour attribuer ces œuvres aux artistes, nous avons exploré des journaux historiques dans lesquels les résultats des concours académiques étaient publiés. Chaque étude a été photographiée professionnellement et visualisée à l'aide d'un visualiseur IIIF, permettant d'observer chaque détail.
La majorité de ces études nouvellement disponibles datent de la période 1892-1926, en complément des œuvres déjà répertoriées de 1757 à 1892. Elles offrent un aperçu fascinant de l’enseignement artistique de l’époque, depuis la direction de Louis Delacenserie (1889-1909) jusqu’à celle de Flori Van Acker (1910-1926). Pour les artistes en herbe, c’était un travail acharné. Ils dessinaient sans relâche : en plus de s’exercer à partir d’estampes, de moulages en plâtre et de modèles nus, ils perfectionnaient leurs compétences dans des disciplines telles que l’Expression, la Composition et la Nature morte. Nous avons également recensé l’intégralité de la collection d’études anatomiques académiques de la période 1860-1913. Dans le cours d’anatomie, les étudiants étudiaient à la fois les structures osseuses et la composition musculaire du corps humain.
Après le succès de la précédente action de crowdsourcing Déchiffrer Garemijn, nous avons de nouveau misé sur la force de la collaboration. Avec Déchiffrer Belle écriture ('Schoonschrift ontcijferd'), nous avons plongé dans les archives de l’Académie des Beaux-Arts de Bruges, en partenariat avec les Archives de la Ville de Bruges. L’action s’est déroulée de la mi-mai jusqu’à l’été 2025.
Au cœur du projet se trouvaient la correspondance et les registres de résolutions de la période 1750–1830. Ces précieuses sources offrent un éclairage unique sur le fonctionnement interne de l’Académie. Ensemble, nous nous sommes attelés à les déchiffrer : une tâche de taille, car l’écriture n’était pas toujours aussi « belle » qu’on pourrait le croire.
Nous sommes donc heureux de partager les résultats impressionnants du projet :
Un grand merci à tous les bénévoles pour cette performance exceptionnelle !
Les 17 et 18 juillet 2025, la salle néoclassique du Groeningemuseum s’est transformée en atelier. Dans l’esprit de l’Académie des Beaux-Arts de Bruges du XIXe siècle, nous avons organisé une série de séances de dessin exceptionnelles. Sous la direction d’un enseignant expérimenté, les participants ont esquissé pendant trois heures d’après un modèle nu adoptant des poses classiques — directement inspirées de la sous-collection académique du Cabinet des Estampes. Les séances affichaient complet et ont été accueillies avec enthousiasme. Dans la salle régnait une concentration totale : seul le froissement du papier et le crissement du graphite se faisaient entendre.
Élève-Maître II bénéficie du soutien de la Flandre et est rendu possible grâce à la collaboration avec les partenaires suivants : RKD-Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art, Institut national d’histoire de l’art (INHA), Academia Belgica, Académie Brugge-DKO, Archives de la Ville de Bruges, Université d’Anvers, Université de Gand et le Bibliothèque royale de Belgique.
