Même si, aujourd'hui, nous considérerions cet objet délicat avec couvercle en argent comme une cruche, il s'agissait probablement à l'origine d'une chope.
Objet du 17ème siècle
Ce beau pichet en verre présente des dommages, largement imputables à la qualité du processus de production à l'époque de sa création: la fin du 17e siècle. Autrefois, obtenir un verre transparent n'était guère aisé. De l'oxyde de plomb était ajouté au verre pour le rendre plus transparent, mais le processus chimique n'était pas toujours optimal, ce qui explique les craquelures et écaillements du verre.
Le traitement
L'examen des dommages a fait apparaître un certain nombre d'éléments importants dans le cadre de la restauration. Avant tout, la superficie du verre présentait des craquelures, ainsi que des écailles se détachant de l'objet (crizzling). Plusieurs cassures recollées, éclats et lacunes émaillaient par ailleurs le ventre de la chope. La colle utilisée avait jauni et les éclats n'étaient pas bien réparés ou collés de manière uniforme. Toute la superficie était en outre très poussiéreuse et le couvercle à charnière n'était plus fixé au reste de la pièce.
Durant le traitement récent, la restauratrice, Nicole Minten, a nettoyé toute la surface du verre à l'eau déminéralisée et à l'éthanol. Le but était en outre d'extraire les écailles collées et de les recoller. Vu la fragilité du verre, une immersion dans des solvants n'était pas envisageable. Les traces de colle ancienne sont habituellement dissoutes à l'aide de compresses enduites de chlorure de méthylène. Après examen, il est néanmoins apparu qu'une colle à deux composants ne réagissant que très peu à ce traitement avait probablement été utilisée. Les compresses ont permis de nettoyer la surface, mais pas de décoller les éclats. L'analyse a par ailleurs révélé que les lèvres des fissures avaient été préalablement poncées pour mieux intégrer la partie collée.
Ôter et recoller n'était donc dans ce cas pas possible, mais le verre est désormais plus transparent. Les collages sont également moins dérangeants qu'avant le traitement. Les parties détachées du couvercle ont été refixées à l'anse. Une tâche confiée à la société Metafose, spécialisée dans la conservation et la restauration des objets d'art en métal.