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À l'aide de documents d'archives et de résultats de recherches récentes, cette exposition jette un nouvel éclairage sur la vie et l'œuvre intrigantes du célèbre primitif flamand Jan van Eyck.

EXPO

Deux des œuvres les plus connues de Jan Van Eyck font partie de la collection de Musea Brugge : le panneau de 'La Vierge au chanoine Joris van der Paele' et le 'Portrait de Margareta van Eyck' Récemment, Musea Brugge a de surcroît fait l’acquisition d’une 'Vierge à l’Enfant dans un intérieur' peinte par un suiveur de Van Eyck. À l’occasion de l’année Van Eyck, ces trois œuvres sont réunies dans l’exposition.

Les résultats des récentes recherches, le réexamen de certains documents d’archives et une curieuse trouvaille archéologique jettent une lumière nouvelle sur la vie et le monde de Jan van Eyck au xve siècle. De plus, les images issues de la réflectographie infrarouge et de la macro-fluorescence aux rayons X permettent de distinguer la composition des couches picturales et font apparaître le dessin préparatoire sur le panneau, ce qui nous en apprend davantage sur le procédé du peintre.

Van Eyck fut une figure marquante de la ville en pleine effervescence qu’était Bruges au Moyen Âge. Un peintre de renom, le premier à signer lui-même ses œuvres. Dans cette exposition, l’occasion vous est donnée d’observer Van Eyck, son œuvre et ses commanditaires avec les yeux d’un contemporain.

Faites connaissance avec un peintre au statut de star, dans une métropole trépidante.

€ 12 / € 10 (red) (incl. collection permanente)

En savoir plus?

QUI ÉTAIT JAN VAN EYCK ?

Jan van Eyck reste le chef de file incontesté des Primitifs flamands. Il est l’un des pères de la peinture flamande du xve et du xvie siècle. Son style pictural et sa technique novatrice de la peinture à l’huile ont véritablement révolutionné l’art européen. À l’aide d’un pinceau et de peinture à l’huile, il est arrivé à des résultats stupéfiants. Son réalisme détaillé possède une force d’attraction irrésistible.

Van Eyck est né vers 1390, probablement à Maaseik, dans le comté de Looz. Il a sans doute appris le métier de peintre dans le milieu des artisans hautement qualifiés du Pays mosan, dans l’ancienne Principauté de Liège.

Après avoir travaillé quelques années dans les Pays-Bas septentrionaux, Van Eyck fait une première apparition à Bruges en 1425. Il devient peintre de la cour du duc de Bourgogne Philippe le Bon. Vers 1431, il achète une maison dans la ville, où il tient probablement aussi son atelier. Comme par hasard, sa maison est située dans l’actuelle Gouden Handstraat, à proximité des demeures des riches marchands et des grosses auberges, c’est-à-dire près de sa clientèle potentielle. C’est là que, jusqu’à sa mort en 1441, il peint ses célèbres portraits et panneaux, peut-être même certaines parties de L’Agneau mystique.

BRUGES, MÉTROPOLE MARCHANDE MÉDIÉVALE

Au xve siècle, Bruges est sans conteste une des plus importantes villes d’Europe, une métropole marchande en pleine effervescence dotée d’une grande force d’attraction internationale, connue pour sa production d’articles de luxe tels que des manuscrits enluminés, des pièces d’orfèvrerie et des peintures sur panneau. Des marchands des quatre coins du monde y séjournent. L’élite locale et internationale, qui compte notamment de riches ecclésiastiques, aime afficher son standing en adoptant un train de vie luxueux. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’un peintre comme Van Eyck s’installe ici : il a son atelier dans la ville la plus animée de tout le nord-ouest de l’Europe.

À quoi ressemble la vie dans la métropole marchande médiévale de Bruges où vit Jan van Eyck ? Jan Dumolyn, historien et professeur à l’Université de Gand, évoque le marché du luxe brugeois et la force d’attraction internationale de la ville.

LE PEINTRE ET SON ATELIER: LE PORTRAIT DE MARGARETA VAN EYCK

Nous ne savons pas grand-chose de l’épouse de Jan van Eyck, Margareta. Il a fait son portrait – le tout premier portrait d’une bourgeoise – en 1439. Après le décès de son mari, elle a probablement continué à faire tourner l’atelier pendant quelques années.

L’atelier de Van Eyck est un endroit qui frappe l’imagination. Comment le peintre y travaillait-il ? Avec qui ? En faisant des fouilles là où se trouvait jadis l’atelier de Van Eyck, on a récemment découvert le pied d’une cruche à vin. Cette trouvaille lève peut-être un coin du voile sur sa méthode de travail. Les artistes utilisaient des fragments de poterie comme contenant pour la peinture qu’ils venaient de préparer, avant d’appliquer celle-ci sur le panneau.

L’estampe que vous voyez ci-dessous illustre le regard que Johannes Stradanus porte au xvie siècle sur l’atelier du xve siècle de Van Eyck.

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Aujourd’hui, des informations plus précises nous sont fournies pas des techniques de pointe comme l’imagerie par macro-fluorescence aux rayons X. Elle permet de détecter les éléments chimiques présents dans un tableau et de convertir ces infos en images qui sont lisibles non seulement par les chimistes, mais aussi par les historiens de l’art.

Geert Van der Snickt, professeur à l’Université d’Anvers, explique comment nous pouvons ainsi pratiquement regarder par-dessus l’épaule de Jan van Eyck pendant le processus créatif.

LE CHANOINE JORIS VAN DER PAELE, UN COMMANDITAIRE ORGUEILLEUX

Joris van der Paele était un homme en vue. Né à Bruges dans une célèbre famille de courtiers, il occupait des fonctions ecclésiastiques importantes – dévolues à sa famille depuis des générations – dans la ville et loin en dehors de celle-ci. Représentant à la cour pontificale, il entretenait probablement aussi des contacts avec la cour bourguignonne et était immensément riche. Vers 1430, Van der Paele est malade et sent sa fin approcher. Il rassemble une partie de son important capital et commande à Jan van Eyck un impressionnant tableau commémoratif : la célèbre 'Vierge au chanoine Joris van der Paele'. Sa façon à lui de gagner sa place au paradis.

À première vue, c’est un pieux serviteur de l’Église que l’on voit sur le tableau de Van Eyck. Mais l’œuvre nous raconte aussi une autre histoire, celle de l’impressionnante carrière de cet homme. Hendrik Callewier, archiviste en chef des Archives de l’État à Bruges et Courtrai et professeur invité à la KU Leuven, dresse le portrait de ce curieux personnage.

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Réaménagement Groeningemuseum

Dans la période précédant cette exposition, le Groeningemuseum a également été entièrement réaménagé : le nouveau parcours et la nouvelle présentation tiennent encore plus compte de la diversité de la collection unique, avec des oeuvres d’art de la fin du 14e siècle jusqu’au 20e siècle inclus. Des couleurs fraîches ont été ajoutées aux murs et le sol, sur lequel se rendent cent mille visiteurs chaque année, a aussi été refait.

12 mars 2020 au 8 novembre 2020