Comment déménager une gigantesque collection archéologique ?
Nos collègues de Raakvlak s’affairent eux aussi à préparer le déménagement de l’ensemble de la collection archéologique à l’Erfgoedfabriek (l’Usine à patrimoine). En quoi consiste exactement cette collection et comment a-t-elle pris forme au fil des années ? Vous le saurez en lisant ce blog consacré au déménagement.
Ensembles archéologiques
Avec la construction de la nouvelle Erfgoedfabriek et de BRUSK, toutes nos collections sont amenées à déménager ces cinq prochaines années dans de nouvelles réserves dernier cri. Un déménagement qui nécessite de nombreux préparatifs. Dans ce blog consacré au déménagement, nous avons déjà découvert différentes collections de Musea Brugge, comme la collection d’arts appliqués et d’objets de la vie populaire. Mais une autre collection encore déménagera bientôt à l’Erfgoedfabriek : la collection archéologique de Raakvlak, le service intercommunal du patrimoine immobilier de Bruges et de sa périphérie.
Cette collection archéologique se compose notamment des trouvailles que les archéologues de Raakvlak font au cours de leurs recherches archéologiques, mais aussi des données relatives aux fouilles – photos, plans, dessins, rapports journaliers, etcetera. Tous ces éléments réunis sont appelés des ensembles archéologiques. Il est important que toutes les données des fouilles soient conservées au même endroit que les trouvailles archéologiques.
Préparatifs du déménagement
Raakvlak a pour tâche principale de gérer tous ces ensembles archéologiques et de les conserver de manière qualitative, durable et permanente.
Avant le déménagement, nous reconditionnons toutes nos « anciennes trouvailles » en fonction des normes et critères d’aujourd’hui. Alors qu’autrefois des trouvailles de toutes les catégories (verre, os, métal, céramique…) se retrouvaient parfois dans une même boîte, aujourd’hui ces trouvailles sont classées par catégorie. Les objets métalliques, par exemple, sont emballés par site et par contexte dans des sachets percés de petits trous et conservés dans une boîte hermétique avec du gel de silice.
Jusqu’au déménagement, nous conservons les boîtes dans un environnement doté d’une température stable (ou variant lentement) de 18-20°C, à l’abri de la lumière (UV). Nous inscrivons les renseignements concernant chaque objet avec un feutre d’archivage sur une fiche non acide, indéchirable et résistante à l’eau. Un travail qui demande pas mal de main-d’œuvre, mais heureusement nous pouvons compter sur l’aide de neuf bénévoles réguliers.
Pendant ce reconditionnement, de nombreux objets remarquables sont redécouverts. C’est aussi l’occasion idéale pour préserver au besoin ces objets et pour en présenter une sélection au public sur le site internet des réserves de Raakvlak. Allez donc jeter un coup d’œil.
Retour dans le temps : l’origine de notre collection archéologique
Au total, ce sont quelque 10.000 boîtes qui quittent les entrepôts du Komvest, où la collection est hébergée aujourd’hui, pour la nouvelle Erfgoedfabriek.
Notre collection est très diversifiée : elle va de la préhistoire à juste après la Deuxième Guerre mondiale. La majorité des trouvailles faisant partie de la collection archéologique ont été réunies par Raakvlak et ses prédécesseurs. Ces trouvailles sont le résultat de recherches archéologiques menées lors de travaux dans le domaine public ou sur des terrains de la ville de Bruges, et depuis 2004 aussi dans la périphérie brugeoise. Lors de travaux de terrassement dans le parc Roi Albert Ier par exemple, nous avons récemment découvert des vestiges de châssis en bois et la bagatelle de 241 plombs de drapier. Une preuve archéologique importante de l’activité trépidante de l’industrie drapière brugeoise.
Une plus petite partie de la collection archéologique se compose de ce qu’on appelle les anciens ensembles archéologiques, soit tout ce qui a été réuni avant la fondation du service archéologique de la ville de Bruges en 1977. Nos réserves remontent ainsi à 1865, année de la fondation de la Société archéologique de Bruges. Parmi les douze membres fondateurs, il y avait James Weale – un important historien de l’art belgo-britannique – et le prêtre-poète Guido Gezelle. Cette association a réuni un riche ensemble de statues, de meubles et de textiles, mais aussi de très nombreux objets archéologiques provenant de différents sites dispersés dans le temps et dans l’espace. Cette collection est aujourd’hui connue sous le nom de collection Gruuthuse. Son volet archéologique est conservé dans les réserves de Raakvlak.
