Chef-d'œuvre flamand
Le chagrin, c’est de cela qu’il est question dans cette œuvre. Mais comment représenter une émotion aussi forte ? L’auteur du tableau y est parvenu en se limitant à l’essentiel. Nous voyons Marie en pleurs, et la source de son chagrin est le Christ, son fils, qui est mort sur la croix. Les larmes coulent sur les joues de Marie. Le blanc de ses yeux, rougi par les larmes, révèle à quel point elle a pleuré. Elle exprime aussi ses sentiments en croisant les mains sur la poitrine. Les mains du Christ sont elles aussi croisées. Les plaies sur ses mains et la couronne d’épines sont la conséquence du traitement cruel qu’il a subi avant sa mort, mais ce n’est pas cela qui est souligné ici. Tandis que la vie quitte son corps – ses lèvres sont bleues et ses yeux clos –, le Christ est lui-même presque serein.
En faisant un gros plan sur la mère et le fils, le peintre les rapproche du spectateur. Le résultat est une représentation où, quand on est croyant, on pleure avec Marie, on pleure le Christ et peut-être aussi un proche que l’on vient de perdre. Dans le même temps, la résurrection du Christ après sa mort donne de l’espoir, ce qui est une pensée réconfortante.