Vous le voyez tout de suite : ici, il est question d’argent et de commerce. En fait, la plaque tournante des échanges commerciaux brugeois était à l’époque les nombreux… hôtels et auberges. Ils fournissaient l’infrastructure nécessaire à la pratique du commerce. Les aubergistes et les hôteliers étaient des intermédiaires qui non seulement hébergeaient les commerçants, mais stockaient aussi des marchandises, mettaient les négociants en contact les uns avec les autres, apportaient leur assistance lors des transactions… Une des familles d’hôteliers de Bruges s’appelait Van der Beurze. Le mot « bourse » est dérivé de leur nom de famille.
À Bruges, l’argent coulait vraiment à flots : vous voyez ici une boîte avec une petite balance et des poids. Ces objets servaient à peser les pièces de monnaie et à établir ainsi leur valeur et leur authenticité. Ou à démasquer les pièces trop légères ou fausses.
L’intensité des échanges monétaires allait aussi donner naissance à de nouvelles institutions, de nouvelles professions, de nouveaux produits et… de la paperasse : pièces justificatives, comptabilité… La quittance, par exemple, dont vous voyez ici un exemple, est une preuve qu’une dette a bien été réglée.
Infrastructure, marchandises, argent, entrepreneurs venus de contrées diverses et variées : il y avait tout cela à Bruges au XVe siècle. Les marchands italiens, notamment, y ont joué un rôle prépondérant dans le développement de la finance. Il y avait par ailleurs beaucoup d’Espagnols, de Portugais, d’Anglais et de négociants venus des villes de la Hanse, des villes du nord et de l’est de l’Europe avec lesquelles Bruges collaborait étroitement. Cette activité intense allait assurer un essor inouï à la ville.