Le terme « dévotion populaire » englobe un large éventail de phénomènes : culte des saints, reliques, miracles, pèlerinages, foi et superstition, éléments rituels tels que l’eau bénite, les amulettes, les images saintes, les chapelets, … Ils soutiennent l’homme ordinaire dans sa lutte de tous les jours pour survivre et surmonter les difficultés.
Les confréries encouragent non seulement la participation aux cérémonies et processions religieuses, mais forment aussi un réseau social soudé. Pendant les processions, leurs membres portent un flambeau ou un bâton auquel est accroché une lanterne et bien sûr aussi le blason de la confrérie. La confrérie brugeoise la plus connue est la Noble Confrérie du Saint-Sang.
La vitrine contient des blasons de confrérie en argent massif, cuivre argenté, fer-blanc peint ou tôle de fer. Parmi les exemplaires en argent, vous reconnaîtrez les blasons de la Confrérie du Jugement de l’église Saint-Sauveur (1747), de l’église Saint-Jacques (1827) et de l’église Notre-Dame (1840).
Les drapeaux triangulaires dans la vitrine suivante sont des fanions de pèlerins brugeois. Ils sont la preuve du pèlerinage accompli et protègent le voyageur pendant son périple. Ils trouvent leur origine en Flandre, où ils sont populaires dès le début du xvie siècle. Nous vous montrons des modèles de Guillaume Michiels ainsi qu’un exemplaire très rare pour le pèlerinage à Notre-Dame des Aveugles (vers 1750). La plaque de cuivre dans la vitrine est le négatif du fanion de Saint-Léonard de Dudzele.
Au xviiie siècle, des horlogers allemands introduisent la « Hinterglasmalerei » ou peinture sous verre. Ces petites scènes religieuses populaires sont aussi appelées « verres églomisés », du nom d’un encadreur français, Jean-Baptiste Glomy. L’artiste peint directement sur le verre, ce qui veut dire qu’il doit travailler à l’envers : il compose d’abord le premier plan, et peint l’arrière-plan ensuite.
Sur les images pieuses de la même vitrine, vous voyez de petits personnages portant d’authentiques vêtements, une spécialité des sœurs des couvents. Pour ce faire, les religieuses collent des morceaux de tissu sur des gravures au burin, tout en comblant les vides avec des fragments de textile et des bouts de papier.