Baskets dernier cri et chaussures passées de mode, sabots en bois et sandales tendance à semelle compensée s’exhibent ici côté à côte dans une vitrine.
Peu à peu, la frontière entre chaussure et sabot s’estompe : si, autrefois, seuls les riches portaient des chaussures tandis que les pauvres devaient se contenter de sabots, aujourd’hui tout le monde porte un peu de tout. Les stylistes réinventent les sabots pour en faire des « Crocs » ou des « Birckenstock », et la chaussure traditionnelle évolue vers la basket.
Dans les autres vitrines, vous voyez l’outillage du sabotier : vilebrequin, maillet de sabotier, herminette et autre petit matériel.
Sur le billot, une forme brute attend sa finition. Pour achever le travail, le sabotier utilise son vilebrequin et plusieurs lames droites.
À côté du billot se trouve une élégante pile de sabots. Les « Walekes » ou « klepperkes », joliment décorés et légers, sont typiques de ces régions. Le « tripklomp » est une variante du sabot ordinaire, où le sabotier remplace la partie en bois sur le coup de pied par une bande de cuir. Ces sabots sont beaucoup plus confortables, parce que la bride de cuir est réglée à la mesure de l’acheteur.
Sur l’estrade se trouve un établi de sabotier en bois sur trois pieds, équipé d’une grande lame appelée paroir. C’est avec celle-ci que le sabotier découpe le sabot selon le modèle souhaité en quelque onze coups fluides. C’est ce qu’on appelle parer le sabot. La finition plus fine s’effectue avec une lame de découpe plus légère.
Après avoir creusé l’intérieur du sabot avec une cuillère de sabotier, le sabotier découpe l’emplacement des orteils avec une rouanne. La longue tige de la rouanne repose alors sur son épaule. Creuser le sabot est l’opération la plus difficile pour le sabotier : il y met tout son savoir-faire pour produire un sabot bien ajusté.
Avant l’invention des bottes étanches (voir salle précédente), les chaussures en cuir ne permettaient pas de garder les pieds au sec sur les chemins (de campagne) boueux d’antan. Raison pour laquelle les galoches ont été mises au point. Les dames et messieurs de la haute ainsi que les riches fermiers attachent ces galoches en dessous de leurs souliers pour ne pas s’enfoncer dans la boue. Ces galoches du xixe siècle sont les successeurs des patins, des surchaussures en bois que l’on peut voir notamment dans le Portrait des époux Arnolfini (1434) de Jan van Eyck.
Les magasins achètent des jeux de treize paires de sabots de différentes tailles, attachés ensemble avec des brins de saule.
Les petites gens portent des sabots toute l’année, même quand il gèle. Pour garder les pieds au chaud, on glisse un peu de paille dans le sabot. Cela rend la marche malaisée, mais c’est mieux que d’avoir froid aux pieds. Quand il neige, les sabots ne sont guère pratiques. La neige colle sous la semelle. Les plus âgés s’en plaignent, mais pour les jeunes, les sabots ont malgré tout un avantage en hiver : on glisse très bien sur la glace avec des sabots !