Lorsque le pharmacien Paul Vande Vyvere ferme son officine brugeoise de la Hoogstraat en 1975, le musée peut heureusement acheter une partie du mobilier. L’intérieur de la pharmacie a en effet été aménagé trois générations plus tôt, vers 1863, par le grand-père de Paul, Richard, dans le style Empire, et il est encore pratiquement intact.
À cette époque, le pharmacien fabrique habituellement lui-même les médicaments prescrits et il vend également ses propres préparations. Il conserve tous les ingrédients dans des récipients en verre ou en céramique émaillée. Comme vous le voyez, il possède par ailleurs bon nombre de pots à onguent.
Le mortier qui se trouve devant la vitrine semble avoir été peu utilisé. L’alambic dans la petite pièce à droite de l’officine a en revanche beaucoup servi. L’utilisation de décoctions de plantes et herbes, le séchage de plantes médicinales et la distillation et transformation d’extraits de plantes constituent pendant longtemps l’essentiel de l’activité du pharmacien.
Le pharmacien se sert d’un alambic en cuivre pour extraire des plantes leurs principes actifs, souvent des huiles essentielles ou volatiles. Cela se fait la plupart du temps par distillation à la vapeur, où les parties de la plante à transformer sont mises en contact avec un flux de vapeur. L’huile essentielle de la plante se mêle alors à la vapeur. Une fois que celle-ci a refroidi, l’huile se récupère facilement dans l’eau. Aujourd’hui encore, les huiles essentielles sont parfois utilisées comme remèdes contre toutes sortes de maux.
Au xixe et au début du xxe siècle, le pharmacien est le conseiller médical de tous ceux qui ne peuvent pas se permettre de consulter un médecin. Sa connaissance des remèdes naturels et de la chimie de base lui vient bien à point.
C’est après la Deuxième Guerre mondiale seulement que l’industrie pharmaceutique connaît un véritable essor. Les préparations magistrales du pharmacien sont peu à peu délaissées au profit de boîtes de pilules préemballées.
Dans certaines pharmacies du centre de Bruges, on vous accueille encore dans un décor authentique, fait de pots à onguents et de bocaux de verre comme autrefois. Ces pharmacies-là vendent bien sûr aussi la plupart du temps les boîtes de médicaments des grandes entreprises pharmaceutiques.
Les pharmacies anciennes vous intéressent ? Dans ce cas, ne manquez pas de visiter l’hôpital Saint-Jean à Bruges. Dans le musée de cet hôpital médiéval, vous découvrirez une véritable officine d’antan.