En 1789 a lieu la Révolution française : l’Ancien Régime est renversé et remplacé par un système démocratique moderne. Six ans plus tard, en 1795, les Pays-Bas Autrichiens sont annexés à la France révolutionnaire. Au tournant du siècle, Napoléon Bonaparte s’empare du pouvoir.
Le 11 juillet 1803, un an avant de se faire couronner empereur, Napoléon effectue une visite à Bruges.
Sur ce tableau, nous voyons comment Charles de Croeser, bourgmestre de Bruges, l’accueille sur le perron de l’Hôtel de Ville. La façade de l’Hôtel de Ville a été drapée d’un tissu rouge, et derrière la porte, nous apercevons le carrelage noir et blanc du hall où vous vous trouvez. Sur la gauche du tableau, le cheval de Napoléon est tenu par un Mamelouk, un militaire nord-africain – une référence aux expéditions de Napoléon en Egypte.
Si vous regardez bien, il y a quelque chose d’étrange au niveau de la tête du bourgmestre de Croeser : celle-ci a probablement été peinte sur une autre toile. Beaucoup d’histoires ont circulé à ce sujet, et il a notamment été dit que de Croeser avait, à un certain moment, été coupé de la toile parce qu’il était trop favorable aux Français. La vérité est plus prosaïque : le peintre, Joseph Oddevaere, habitait en Italie. Il avait réalisé le portrait de de Croeser à Bruges, mais termina le reste du tableau plus tard, dans son atelier à Rome. Oddevaere a tout simplement coupé la tête de Croeser du portrait brugeois et l’a inséré dans cette toile – du Photoshop avant la lettre, en quelque sorte!