Bienvenue au Gruuthusemuseum. Ce palais urbain remonte au xve siècle, époque où Bruges était une métropole. Il porte le nom de son plus célèbre occupant : Louis de Gruuthuse, noble richissime qui fut haut conseiller de trois ducs de Bourgogne.
Au fil des siècles, le bâtiment a subi de grands changements. À la fin du xixe siècle, il est devenu un musée qui abrite une somptueuse collection d’objets. Ceux-ci sont non seulement superbes à regarder, mais racontent aussi des tas d’histoires. Sur plus de cinq cents ans d’histoire de la ville. Sur les gens qui vivaient et travaillaient ici. Sur l’image que Bruges avait d’elle-même, et sur celle qu’elle voulait donner au monde.
La devise de Louis de Gruuthuse était : « Plus est en vous ». Elle s’applique aussi à ce musée : notre collection en dit plus long qu’on ne pourrait croire. Nous vous souhaitons une visite passionnante.
Bienvenue au Gruuthusemuseum ! Voici une maquette de l’ensemble du site. Voyez comment le bâtiment se love contre l’église Notre-Dame. Au xve siècle, c’est un impressionnant hôtel particulier bourguignon. Louis de Gruuthuse, et avant lui son père, l’ont fait édifier sur un vaste domaine familial.
Cette salle vous permet de faire connaissance avec Louis. Tout à l’heure, vous observerez l’intérieur de l’église depuis son oratoire. Comme le faisaient déjà Louis et son épouse Marguerite de Borsele.
Plus tard, dans les années 1600, un Mont de Piété – Mons Pietatis en latin – prend ses quartiers dans l’ancien palais. Les gens dans le besoin viennent y donner leurs biens en gage, en échange d’argent.
Faisons un saut dans le temps. Peu avant 1900, une nouvelle vie commence pour le palais alors en ruine : la ville de Bruges en fait un musée, qui s’installe donc en plein centre dans un édifice datant de l’âge d’or brugeois : le xve siècle ! Le palais bourguignon d’antan est restauré en profondeur et retrouve sa grandeur, cette fois dans le style brugeois de la fin des années 1800 : le néogothique.
L’architecte Louis Delacenserie s’inspire de bâtiments analogues ainsi que de l’ancien maître des lieux, Louis de Gruuthuse. Regardez la poutre au plafond : vous y voyez entrelacées les lettres L et M, pour Louis et Marguerite, son épouse. Les petites marguerites font allusion au prénom de cette dernière. Vous découvrez aussi le blason de Louis et sa devise en français, qui est également la devise du musée : Plus est en vous. Vous retrouverez encore des traces de Louis et Marguerite tout à l’heure, dans d’autres salles.
Récemment, nous avons une nouvelle fois remis le site du musée au goût du jour, avec notamment un nouveau Pavillon. Profitez bien de votre visite !
Voici le Brugeois Louis de Gruuthuse, l’homme qui a fait construire cet hôtel particulier bourguignon au xve siècle. Il nous accueille dans le musée qui porte son nom de famille. Louis tient un chapelet dans les mains. Ce tableau est probablement la moitié droite d’un diptyque, qui comportait selon toute vraisemblance une Vierge à l’Enfant à gauche.
Plus est en vous, tels sont les mots écrits en dessous du portrait. Autrement dit : « Visez l’excellence », « Ayez de l’ambition ». La devise de Louis est le fil conducteur du musée. Les objets que vous verrez brillent tous par leur excellence. Nous parlons ici de leur beauté, mais aussi du talent de leurs créateurs, de l’ambition de leurs commanditaires, de leur importance pour Bruges…
Qui est donc ce Louis de Gruuthuse, qui doit avoir entre cinquante et soixante ans sur ce portrait ? Sa famille est devenue richissime en vendant du « gruut », un mélange d’herbes utilisé dans le brassage de la bière. Par la suite, les Gruuthuse perçoivent des taxes sur l’importation et le brassage de la plupart des bières. Louis possède aussi des seigneuries, qui lui rapportent énormément en production agricole et en impôts.
Regardez ce que Louis porte autour du cou : le collier de l’Ordre de la Toison d’Or, le plus haut ordre de chevalerie des Pays-Bas bourguignons. Car le noble Louis appartient à la crème de la société. Il fait partie de l’entourage proche des ducs de Bourgogne, depuis sa plus tendre enfance. Ceux-ci tiennent notamment cour à Bruges, une ville ambitieuse d’importance européenne.
Plus est en vous : la devise s’applique aussi à de nombreux Brugeois de l’époque de Louis. Vous ferez leur connaissance et découvrirez leurs ambitions au rez-de-chaussée.
Sur ce plan de ville, vous découvrez la grande vedette du Gruuthusemuseum : Bruges ! Tous les objets parlent de la ville et de ses habitants, depuis l’époque bourguignonne jusqu’au début du xxe siècle. Soit sur une période de plus de 500 ans. La collection ne compte que des chefs-d’œuvre. Des objets prestigieux, fabriqués à Bruges ou pour Bruges, pour les gens de l’élite.
Revenons à ce plan qui date d’après 1546. Il a été peint à la demande de la municipalité et faisait au départ non moins de cinq mètres de large, englobant les communes voisines de Damme et de Sluis. Bref, il allait de Bruges jusqu’à la mer. Seul le noyau de la ville a été conservé.
Sur le plan, les bâtiments importants sont représentés en perspective : l’hôtel de ville, le beffroi, les principales églises et les couvents, les maisons des nations… Voyez comment, à l’extérieur des doubles douves avec leurs portes d’accès à la ville, des voies navigables relient Bruges à la mer et à l’arrière-pays. Vers 1550, ce sont en partie de nouvelles liaisons qui ont été aménagées parce que Bruges est de moins en moins accessible par le Zwin, le bras de mer qui relie la ville à la mer du Nord. Bruges risque d’être coupée de la mer !
D’où le creusement de nouveaux canaux, avec leur lot de ponts et d’écluses. Ils doivent assurer la survie du commerce. L’eau est en effet le grand atout de Bruges et la source de sa prospérité, au Moyen Âge comme plus tard.
Dans cette salle, vous découvrez aussi une vue panoramique de la ville, sur le tableau où une famille se tient agenouillée sur les deux volets. À l’arrière-plan, vous voyez la ligne des toits de Bruges, d’où se détachent les principales tours de la ville : le beffroi, l’église Saint-Donatien aujourd’hui disparue, l’église Notre-Dame située tout près d’ici. La famille agenouillée est celle d’un couple de commerçants hispano-flamands, les Pardo. Ces gens font partie de l’élite brugeoise.
À leur époque, au xve siècle, Bruges est une métropole prospère : avec de superbes édifices comme le palais où nous nous trouvons, avec des spectacles et des cortèges hauts en couleur, et avec de l’art à profusion. Vous vous en rendrez compte en parcourant les salles suivantes de cet étage.
Le palais Gruuthuse a été restauré à la fin du XIXe siècle par Louis Delacenserie, l’architecte de la ville de Bruges, qui s’est empressé de créer un tout nouvel intérieur de style néogothique. Il a ainsi conçu plusieurs cheminées richement décorées. La cheminée de cette salle regorge d’éléments qui font référence à Louis de Gruuthuse (vers 1427-1492), l’homme qui fit édifier le palais original au XVe siècle. Delacenserie s’est inspiré d’exemples médiévaux.
La cheminée semble être en pierre, mais les apparences sont trompeuses. Les tourelles et les créneaux entre lesquels se tiennent les joueurs de trompette sont en bois. Il en va de même de l’arc somptueusement décoré avec les deux licornes. Une couche de plâtre a été appliquée sur le bois. Cette couche a ensuite été peinte, de manière à ce que l’ensemble ressemble à de la pierre. Cela coûtait beaucoup moins cher que de tailler tout dans de la pierre – peut-être une indication que le budget prévu pour la restauration risquait de déraper.