Cet homme contribue à redonner un rayonnement international à la peinture brugeoise à partir des années 1750 : Joseph-Benoît Suvée nous regarde de dos dans cet autoportrait. Il est en train d’esquisser une composition à la craie blanche.
Suvée est Brugeois de naissance. Il se forme à l’académie de Bruges, une des plus anciennes écoles d’art des Pays-Bas du Sud, qui jouit d’une excellente réputation. Toute sa vie durant, Suvée continuera de faire référence à sa jeunesse brugeoise. D’autres peintres dont vous voyez les œuvres dans cette salle suivent également une formation à l’académie de Bruges et font ensuite une carrière européenne.
Joseph-Benoît Suvée donc. À vingt ans, il part pour Paris, où il décroche à 28 ans le Prix de Rome. Avec l’œuvre qu’il est en train de préparer ici : Le Combat de Minerve contre Mars ! Suvée l’emporte à cette occasion sur Jacques-Louis David, qui deviendra plus tard la figure de proue du néoclassicisme français. Le lauréat est fêté avec beaucoup de lustre dans sa ville natale. En remerciement, Suvée offrira cet autoportrait plein d’assurance à l’académie de sa jeunesse.
Grâce au Prix de Rome, Suvée part en Italie étudier l’art de l’Antiquité, de la Renaissance et du baroque. De retour à Paris, il enseigne à la célèbre Académie royale de peinture et de sculpture. Plusieurs peintres brugeois dont vous voyez les œuvres ici suivent ses cours.
Leur style est néoclassique. L’art néoclassique est équilibré, raffiné avec des lignes claires, froid et un peu statique aussi. Deux genres ont la cote en peinture, comme vous le voyez ici : le portrait, et les tableaux d’histoire sur des thèmes gréco-romains. Suvée devient lui aussi un portraitiste très demandé.