Jean-Baptiste baptise le Christ dans le Jourdain. À cet instant, le ciel se déchire et Dieu apparaît et dit : « Voici mon fils. » À l’arrière-plan, nous voyons le même Jean-Baptiste dans deux autres scènes, prêchant et présentant le Christ. Le superbe paysage marque une étape dans l’histoire de la peinture flamande de paysage. David a peint ce triptyque pour le notaire brugeois Jan de Trompes et sa première épouse Elisabeth van der Meersch, représentés tous deux sur les volets latéraux. Sur les volets extérieurs, la deuxième épouse de Jan, Magdalena Cordier, est également représentée avec leur fille.
Nous quittons tout doucement les Primitifs flamands. L’auteur de ce triptyque, Gérard David, est pratiquement leur dernier représentant à Bruges peu après 1500. Vous reconnaissez le réalisme des détails, entre autres dans le vaste paysage rocheux et boisé qui s’étend en continu sur les trois panneaux. Vous avez déjà précédemment vu un exemple de portrait de groupe, avec les commanditaires et leur progéniture sur les volets latéraux. Et nous nous attendons à un sujet religieux.
Vous avez devant vous le Christ, qui est baptisé dans le Jourdain par l’homme qui a annoncé sa venue : saint Jean-Baptiste. À leur gauche, un ange garde le vêtement de Jésus. Observez ses habits somptueux. À l’arrière-plan, saint Jean-Baptiste est en train de prêcher et il présente le Christ. Au-dessus du Christ, nous voyons une colombe – le Saint Esprit – et plus haut encore Dieu le père. Ensemble, ils forment ce qu’on appelle la Sainte Trinité, un dieu unique en trois personnes.
Gérard David a peint cette œuvre à la demande de l’homme représenté à gauche et de son épouse représentée à droite : Jan de Trompes était un important homme politique brugeois, et Elisabeth van der Meersch fut sa première épouse. Ils sont accompagnés de leur saint patron : à gauche saint Jean l’Évangéliste à côté de Jan, à droite sainte Élisabeth de Hongrie à côté d’Elisabeth. Le couple eut un fils et quatre filles. Sur les volets extérieurs, nous voyons la seconde épouse de Jan, Magdalena Cordier, et leur fille. Sainte Marie Madeleine les présente à Marie et Jésus.
Admirez une dernière fois le réalisme saisissant des Primitifs flamands, notamment dans les arbres, les végétaux et les fleurs. Après tout, la nature était la création de Dieu, et il fallait donc la rendre dans toute sa splendeur. Le triptyque de Gérard David est aussi un jalon dans l’histoire de l’art du paysage.